'Tu le méditeras jour et nuit' : la valeur de l'étude dans le Judaisme : Limoud et Mahloket.
Lisez les bibliques qui suivent, et demandez vous pour chaqune d'elle : quelle est l'étendu du commandement de l'étude? Quel est sa finalité ?
(א) אַ֥שְֽׁרֵי הָאִ֗ישׁ אֲשֶׁ֤ר ׀ לֹ֥א הָלַךְ֮ בַּעֲצַ֢ת רְשָׁ֫עִ֥ים וּבְדֶ֣רֶךְ חַ֭טָּאִים לֹ֥א עָמָ֑ד וּבְמוֹשַׁ֥ב לֵ֝צִ֗ים לֹ֣א יָשָֽׁב׃ (ב) כִּ֤י אִ֥ם בְּתוֹרַ֥ת יהוה חֶ֫פְצ֥וֹ וּֽבְתוֹרָת֥וֹ יֶהְגֶּ֗ה יוֹמָ֥ם וָלָֽיְלָה׃
(1) Heureux l’homme qui ne suit point les conseils des méchants, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs, et ne prend point place dans la société des railleurs, (2) mais qui trouve son plaisir dans les enseignements de l'Eternel et qui médite ces enseignements jour et nuit.
לֹֽא־יָמ֡וּשׁ סֵ֩פֶר֩ הַתּוֹרָ֨ה הַזֶּ֜ה מִפִּ֗יךָ וְהָגִ֤יתָ בּוֹ֙ יוֹמָ֣ם וָלַ֔יְלָה לְמַ֙עַן֙ תִּשְׁמֹ֣ר לַעֲשׂ֔וֹת כְּכׇל־הַכָּת֖וּב בּ֑וֹ כִּי־אָ֛ז תַּצְלִ֥יחַ אֶת־דְּרָכֶ֖ךָ וְאָ֥ז תַּשְׂכִּֽיל׃
Ce livre de la Doctrine ne doit pas quitter ta bouche, tu le méditeras jour et nuit afin d’en observer avec soin tout le contenu; car alors seulement tu prospéreras dans tes voies, alors seulement tu seras heureux.
עֵץ־חַיִּ֣ים הִ֭יא לַמַּחֲזִיקִ֣ים בָּ֑הּ וְֽתֹמְכֶ֥יהָ מְאֻשָּֽׁר׃ {פ}
Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’en rendent maîtres: s’y attacher, c’est s’assurer la félicité.
כִּ֚י הַמִּצְוָ֣ה הַזֹּ֔את אֲשֶׁ֛ר אָנֹכִ֥י מְצַוְּךָ֖ הַיּ֑וֹם לֹא־נִפְלֵ֥את הִוא֙ מִמְּךָ֔ וְלֹ֥א רְחֹקָ֖ה הִֽוא׃
Car cette loi que je t’impose en ce jour, elle n’est ni trop ardue pour toi, ni placée trop loin. Elle n’est pas dans le ciel, pour que tu dises: "Qui montera pour nous au ciel et nous l’ira quérir, et nous la fera entendre afin que nous l’observions?"
Posez vous les même questions pour les sources rabbiniques :
הוּא הָיָה אוֹמֵר, אֵין בּוּר יְרֵא חֵטְא, וְלֹא עַם הָאָרֶץ חָסִיד, וְלֹא הַבַּיְשָׁן לָמֵד, וְלֹא הַקַּפְּדָן מְלַמֵּד, וְלֹא כָל הַמַּרְבֶּה בִסְחוֹרָה מַחְכִּים. וּבְמָקוֹם שֶׁאֵין אֲנָשִׁים, הִשְׁתַּדֵּל לִהְיוֹת אִישׁ:
Il disait aussi: «Le sot ne craint pas la faute, et l’ignorant ne peut être vertueux. L’élève timide n’apprend pas correctement pas plus que le maître irascible n’enseigne bien. Ce n’est pas en se chargeant d’une nombreuse marchandise que l’on devient sage. Là où il n’y a pas d’hommes, efforce-toi d’en être un.» (trad. R. Krygier)
Pourquoi est ce que 'l'ignorant ne peut etre verteux' ? Qu est ce cela dit de la vertu et de la sagesse?
רַבִּי אֶלְעָזָר בֶּן עֲזַרְיָה אוֹמֵר, אִם אֵין תּוֹרָה, אֵין דֶּרֶךְ אֶרֶץ. אִם אֵין דֶּרֶךְ אֶרֶץ, אֵין תּוֹרָה. אִם אֵין חָכְמָה, אֵין יִרְאָה. אִם אֵין יִרְאָה, אֵין חָכְמָה. אִם אֵין בִּינָה, אֵין דַּעַת. אִם אֵין דַּעַת, אֵין בִּינָה. אִם אֵין קֶמַח, אֵין תּוֹרָה. אִם אֵין תּוֹרָה, אֵין קֶמַח. הוּא הָיָה אוֹמֵר, כָּל שֶׁחָכְמָתוֹ מְרֻבָּה מִמַּעֲשָׂיו, לְמַה הוּא דוֹמֶה, לְאִילָן שֶׁעֲנָפָיו מְרֻבִּין וְשָׁרָשָׁיו מֻעָטִין, וְהָרוּחַ בָּאָה וְעוֹקַרְתּוֹ וְהוֹפַכְתּוֹ עַל פָּנָיו, שֶׁנֶּאֱמַר (ירמיה יז) וְהָיָה כְּעַרְעָר בָּעֲרָבָה וְלֹא יִרְאֶה כִּי יָבוֹא טוֹב וְשָׁכַן חֲרֵרִים בַּמִּדְבָּר אֶרֶץ מְלֵחָה וְלֹא תֵשֵׁב. אֲבָל כָּל שֶׁמַּעֲשָׂיו מְרֻבִּין מֵחָכְמָתוֹ, לְמַה הוּא דוֹמֶה, לְאִילָן שֶׁעֲנָפָיו מֻעָטִין וְשָׁרָשָׁיו מְרֻבִּין, שֶׁאֲפִלּוּ כָל הָרוּחוֹת שֶׁבָּעוֹלָם בָּאוֹת וְנוֹשְׁבוֹת בּוֹ אֵין מְזִיזִין אוֹתוֹ מִמְּקוֹמוֹ, שֶׁנֶּאֱמַר (שם) וְהָיָה כְּעֵץ שָׁתוּל עַל מַיִם וְעַל יוּבַל יְשַׁלַּח שָׁרָשָׁיו וְלֹא יִרְאֶה כִּי יָבֹא חֹם, וְהָיָה עָלֵהוּ רַעֲנָן, וּבִשְׁנַת בַּצֹּרֶת לֹא יִדְאָג, וְלֹא יָמִישׁ מֵעֲשׂוֹת פֶּרִי:
Rabbi Elâzar, fils d’Azaria, disait: «Sans Tora, point de savoir-vivre (bonnes mœurs, civisme); sans savoir-vivre, point de Tora. Sans la sagesse, point de crainte (scrupule moral et religieux); sans la crainte, point de sagesse. Sans discernement, point de connaissance; sans connaissance, point de discernement. Sans farine, point de Tora; sans Tora, point de farine.» Il disait aussi: «À quoi peut être comparé celui dont la sagesse excède les œuvres? À un arbre aux branches abondantes mais qui a peu de racines; survienne une tempête, elle le déracine et le renverse, ainsi qu’il est dit: «Il sera comme la bruyère dans une lande qui ne jouit point de l’arrivée du beau temps; il habitera les lieux arides du désert, sur un terrain rocailleux et inhospitalier» (Jérémie 17,6).» Mais celui dont les œuvres excède la sagesse ressemble à un arbre qui a peu de branches mais de nombreuses racines; tous les vents du monde se déchaîneraient contre lui qu’ils ne parviendraient pas à le déraciner, ainsi qu’il est dit: «Il sera comme un arbre bien planté au bord de l’eau, qui étend ses racines jusqu’à la rivière; lorsque les grandes chaleurs arriveront, il ne s’en apercevra même pas; son feuillage sera toujours vert; il ne redoutera point les années de sécheresse et ne cessera de produire des fruits» (Jérémie 17,8).» (traduction R. Krygier)
A quoi sert l'étude d apres les deux sources précédentes ?
וכבר היה רבי טרפון וזקנים מסובין בעלית בית נתזה בלוד נשאלה שאילה זו בפניהם תלמוד גדול או מעשה גדול נענה רבי טרפון ואמר מעשה גדול נענה ר"ע ואמר תלמוד גדול נענו כולם ואמרו תלמוד גדול שהתלמוד מביא לידי מעשה
Et une fois que Rabbi Tarfon et les Anciens étaient allongés dans le grenier de la Maison de Nitzah à Lod [et] cette question a été posée devant eux : L'étude est-elle plus grande ou l'action plus grande ? Le rabbin Tarfon a répondu et a dit: "L'action est plus grande." Rabbi Akiva a répondu et a dit: "L'étude est plus grande." Ils ont tous répondu et ont dit: "L'étude est plus grande, car l'étude amène l'action."
Comment est présenté la tension entre étude et action ?
(א) אלו דברים שאין להם שעור. הפאה, והבכורים, והראיון, וגמילות חסדים, ותלמוד תורה. אלו דברים שאדם אוכל פרותיהן בעולם הזה והקרן קימת לו לעולם הבא. כבוד אב ואם, וגמילות חסדים, והבאת שלום בין אדם לחברו ותלמוד תורה כנגד כלם.
Les devoirs dont l’accomplissement n’a pas de limites déterminées (par la Loi) sont: l’abandon de l’angle du champ aux pauvres lors de la moisson; l’offrande des prémices; le sacrifice offert au Temple (de Jérusalem) lors des trois visites prescrites; la bienfaisance, et l’étude de la Loi. Les devoirs qui donnent à l’homme une jouissance dans ce monde et dont la récompense principale est réservée pour la vie future, sont: la piété filiale, la bienfaisance, la fréquentation assidue des écoles religieuses, l’hospitalité, la sollicitude pour les malades, la dotation des fiancés, les derniers honneurs dus aux morts, le recueillement dans la prière, le rétablissement de la paix entre l’homme et son prochain. Mais le devoir le plus important est l’étude de la Loi, et il équivaut à tous les autres.
שָׁנוּ חֲכָמִים בִּלְשׁוֹן הַמִּשְׁנָה, בָּרוּךְ שֶׁבָּחַר בָּהֶם וּבְמִשְׁנָתָם: רַבִּי מֵאִיר אוֹמֵר כָּל הָעוֹסֵק בַּתּוֹרָה לִשְׁמָהּ, זוֹכֶה לִדְבָרִים הַרְבֵּה. וְלֹא עוֹד אֶלָּא שֶׁכָּל הָעוֹלָם כֻּלּוֹ כְדַי הוּא לוֹ. נִקְרָא רֵעַ, אָהוּב, אוֹהֵב אֶת הַמָּקוֹם, אוֹהֵב אֶת הַבְּרִיּוֹת, מְשַׂמֵּחַ אֶת הַמָּקוֹם, מְשַׂמֵּחַ אֶת הַבְּרִיּוֹת. וּמַלְבַּשְׁתּוֹ עֲנָוָה וְיִרְאָה, וּמַכְשַׁרְתּוֹ לִהְיוֹת צַדִּיק וְחָסִיד וְיָשָׁר וְנֶאֱמָן, וּמְרַחַקְתּוֹ מִן הַחֵטְא, וּמְקָרַבְתּוֹ לִידֵי זְכוּת, וְנֶהֱנִין מִמֶּנּוּ עֵצָה וְתוּשִׁיָּה בִּינָה וּגְבוּרָה, שֶׁנֶּאֱמַר (משלי ח) לִי עֵצָה וְתוּשִׁיָּה אֲנִי בִינָה לִי גְבוּרָה. וְנוֹתֶנֶת לוֹ מַלְכוּת וּמֶמְשָׁלָה וְחִקּוּר דִּין, וּמְגַלִּין לוֹ רָזֵי תוֹרָה, וְנַעֲשֶׂה כְמַעְיָן הַמִּתְגַּבֵּר וּכְנָהָר שֶׁאֵינוֹ פוֹסֵק, וֶהֱוֵי צָנוּעַ וְאֶרֶךְ רוּחַ, וּמוֹחֵל עַל עֶלְבּוֹנוֹ, וּמְגַדַּלְתּוֹ וּמְרוֹמַמְתּוֹ עַל כָּל הַמַּעֲשִׂים:
Nos sages ont enseigné dans le langage de la Michna (ce qui suit). Béni soit Celui qui les a choisis, eux et leur enseignement! Rabbi Méir disait: «Celui qui se consacre à l’étude de la Tora pour son nom (comme fin en soi et non comme moyen pour servir un intérêt) acquiert par son mérite de nombreuses choses et plus encore, le monde entier mérite d’exister pour lui. Il est appelé compagnon, bien-aimé, aimant le Lieu (Dieu) et les hommes; il réjouit le Lieu (Dieu) et les hommes. Cette consécration le revêt d’humilité et de crainte (de Dieu); elle le prépare à être juste, vertueux, droit et loyal; elle l’éloigne de la faute et le rapproche du mérite (d’être); grâce à cela, on a recours à ses conseils, à sa sagacité, à son discernement et à sa puissance, ainsi qu’il est dit: «À moi les conseils et la sagacité; je suis le discernement et la puissance m’appartient» (Proverbes 8,14). Cette consécration lui confère la souveraineté, la suprématie et la profondeur du jugement; elle lui révèle les secrets de la Tora et le transforme en source jaillissante, en un fleuve intarissable; il devient réservé, patient, et disposé à pardonner les injures. Enfin, elle le grandit et l’élève au-dessus de toutes les œuvres.»
Une autre tension est présente ici, laquelle ?
Rambam, Guide pour les Perplexes, Partie 3 51:5
La véritable adoration de Dieu n'est possible que lorsque des notions correctes de Lui ont été préalablement conçues. Lorsque vous êtes arrivés par la voie de la recherche intellectuelle à une connaissance de Dieu et de ses œuvres, commencez alors à vous consacrer à lui, essayez de vous approcher de lui et de renforcer l'intellect, qui est le lien qui vous relie à lui... la loi distinctement déclare que la plus haute sorte d'adoration... n'est possible qu'après l'acquisition de la connaissance de Dieu... l'amour de l'homme pour Dieu est identique à sa connaissance de Lui... Il a ainsi été démontré que ce doit être le but de l'homme, après avoir acquis la connaissance de Dieu, se livrer à lui, et avoir le cœur constamment rempli de désir après lui.
Pourquoi l'étude est elle religieusement indispensable d'apres le Rambam?
II. A Qui s'etend l'obligation d'etudier la Torah?
מצות תלמוד תורה - מצות עשה ללמד חכמת התורה וללמדה, כלומר כיצד נעשה המצות, ונשמר ממה שמנענו האל ממנו ...וכל אחד מישראל חיב בתלמוד תורה (יומא לה, ב) בין עני, בין עשיר, בין בריא, בין בעל יסורין.
La mitsva d'apprendre la Torah - Il existe un commandement positif d'apprendre la sagesse de la Torah et de l'enseigner. Sinon, comment pouvons-nous faire les mitsvot et nous prémunir contre ce que Hachem nous a interdit... et chaque Juif est obligé d'apprendre la Torah : qu'il soit pauvre ou riche, qu'il soit en bonne santé ou non.
רַבָּן יוֹחָנָן בֶּן זַכַּאי קִבֵּל מֵהִלֵּל וּמִשַּׁמָּאי. הוּא הָיָה אוֹמֵר, אִם לָמַדְתָּ תוֹרָה הַרְבֵּה, אַל תַּחֲזִיק טוֹבָה לְעַצְמְךָ, כִּי לְכָךְ נוֹצָרְתָּ.
Rabbi Yohanan, fils de Zaccaï, a été le disciple de Hillel et de Chamaï; il disait: «Si tu t’es beaucoup appliqué à l’étude de la Tora, n’en tire aucune gloire car c’est pour cela que tu as été créé.»
Quel est l'apport de la derniere source?
L'etude comme pratique spirituelle:
הַכֹּהֲנִ֗ים לֹ֤א אָֽמְרוּ֙ אַיֵּ֣ה יְהֹוָ֔ה וְתֹפְשֵׂ֤י הַתּוֹרָה֙ לֹ֣א יְדָע֔וּנִי וְהָרֹעִ֖ים פָּ֣שְׁעוּ בִ֑י וְהַנְּבִאִים֙ נִבְּא֣וּ בַבַּ֔עַל וְאַחֲרֵ֥י לֹֽא־יוֹעִ֖לוּ הָלָֽכוּ׃
Les prêtres ne se sont pas demandé où est Dieu, les dépositaires de la Loi ne m’ont plus connu, les pasteurs me sont devenus infidèles, et les prophètes ont prophétisé au nom de Baal et suivi des êtres incapables de secourir.
(א) הכהנים, חושב ד' מיני מנהיגים הלובשים כתר ההנהגה, כתר תורה, כהונה, מלכות, וכתר שם טוב שהיא הנבואה, הכהנים ענינם להוריד השראת השכינה בבית הנבחר והם לא אמרו איה ה', ותופשי התורה ראוי שידעו את ה' כי זה תכלית הלימוד והם לא ידעוני...
...Ceux qui gardent la Torah m'ont ignoré : il aurait été tout à fait juste que ces individus me connaissent, car c'est le but de l'étude.
II. La Machloket: une sainte dispute.

Le Talmud dit : les paroles des uns et les paroles des autres sont paroles du dieu vivant. Il faut comprendre cette phrase de maniere conditionnelle: Si il y a paroles des uns et paroles des autres alors ce sont la paroles du dieu vivant et de ce fait, paroles vivantes.

(...)

‘Toute ma vie j ai grandi entre les Maîtres’. Selon Rabbi Nacham, cette maxime signifie : J’ai grandi entre (beyne) c'est-à-dire dans l' espace de néant, dans le vide qui sépare et unit les maitres en situation de Mahloquet’

Pour maintenir la relation paradoxale en jeu dans la mahloquet, la question ne doit pas attendre de reponse : la reponse est le malheur de la question.

Marc Alain Ouaknin, le Livre Brulé, p 139

עירובין יג:
שָׁלֹשׁ שָׁנִים נֶחְלְקוּ בֵּית שַׁמַּאי וּבֵית הִלֵּל, הַלָּלוּ אוֹמְרִים: הֲלָכָה כְּמוֹתֵנוּ, וְהַלָּלוּ אוֹמְרִים: הֲלָכָה כְּמוֹתֵנוּ. יָצְאָה בַּת קוֹל וְאָמְרָה: אֵלּוּ וָאֵלּוּ דִּבְרֵי אֱלֹהִים חַיִּים הֵן, וַהֲלָכָה כְּבֵית הִלֵּל. וְכִי מֵאַחַר שֶׁאֵלּוּ וָאֵלּוּ דִּבְרֵי אֱלֹהִים חַיִּים, מִפְּנֵי מָה זָכוּ בֵּית הִלֵּל לִקְבּוֹעַ הֲלָכָה כְּמוֹתָן? מִפְּנֵי שֶׁנּוֹחִין וַעֲלוּבִין הָיוּ, וְשׁוֹנִין דִּבְרֵיהֶן וְדִבְרֵי בֵּית שַׁמַּאי, וְלֹא עוֹד אֶלָּא שֶׁמַּקְדִּימִין דִּבְרֵי בֵּית שַׁמַּאי לְדִבְרֵיהֶן.
Eruvin. 13b.
Durant trois ans, Beit Hillel et Beit Shammai argumentèrent. L'un disait "La Halakh'a est comme nous" et l'autre disait : "la Halakh'a est comme nous". Bat Kol (voix céleste?) dit: "Ceci et cela sont les mots du Dieu vivant, et la Halakha est d'après Beit Hillel". Une question fut soulevée : "Si les deux sont paroles du Dieu vivant, en vertu quoi suit-on la Halakha de Beith Hillel?"
"Parce que les étudiants de Beit Hillel étaient bons et humbles. Ils enseignaient leurs propres opinions et également celles des étudiants de Beit Shamai, et ils allaient jusqu'à enseigner les opinions de Beit Shamai en premier"
כָּל מַחֲלֹקֶת שֶׁהִיא לְשֵׁם שָׁמַיִם, סוֹפָהּ לְהִתְקַיֵּם. וְשֶׁאֵינָהּ לְשֵׁם שָׁמַיִם, אֵין סוֹפָהּ לְהִתְקַיֵּם. אֵיזוֹ הִיא מַחֲלֹקֶת שֶׁהִיא לְשֵׁם שָׁמַיִם, זוֹ מַחֲלֹקֶת הִלֵּל וְשַׁמַּאי. וְשֶׁאֵינָהּ לְשֵׁם שָׁמַיִם, זוֹ מַחֲלֹקֶת קֹרַח וְכָל עֲדָתוֹ:
Toute controverse qui a pour but (d’exalter) le Nom céleste (divin) finira par perdurer; mais celle qui n’a point pour but le Nom céleste (mais des considérations intéressées) ne perdurera pas. Quel est l’exemple d’une controverse qui a pour but le Nom céleste? C’est celui de la controverse entre Hillel et Chamaï. Et celui d’une controverse qui n’a pas pour but le Nom céleste? C’est celui de la querelle menée par Corah avec ses partisans (contre Moïse et Aaron). (traduction R. Rivon Krieger)
אַף עַל פִּי שֶׁאֵלּוּ אוֹסְרִים וְאֵלּוּ מַתִּירִין, אֵלּוּ פּוֹסְלִין וְאֵלּוּ מַכְשִׁירִין — לֹא נִמְנְעוּ בֵּית שַׁמַּאי מִלִּישָּׂא נָשִׁים מִבֵּית הִלֵּל, וְלָא בֵּית הִלֵּל מִבֵּית שַׁמַּאי. כָּל הַטְּהָרוֹת וְהַטְּמָאוֹת שֶׁהָיוּ אֵלּוּ מְטַהֲרִים וְאֵלּוּ מְטַמְּאִין — לֹא נִמְנְעוּ עוֹשִׂין טְהָרוֹת אֵלּוּ עַל גַּבֵּי אֵלּוּ.
§ La mishna commente : Bien que Beit Hillel interdise les épouses rivales aux frères et que Beit Shammai les autorise, et bien que celles-ci disqualifient ces femmes et celles qui les jugent aptes, Beit Shammai ne s'est pas abstenu d'épouser des femmes de Beit Hillel, ni Beit Hillel ne s'est abstenu d'épouser des femmes de Beit Shammai. De plus, en ce qui concerne tous les différends concernant la halakhot de pureté et d'impureté rituelles, où ceux-ci jugent qu'un article est rituellement pur et ceux-là le jugent rituellement impur, ils ne se sont pas abstenus de manipuler les objets rituellement purs les uns avec les autres, comme Beit Shammai et Beit Hillel utilisaient fréquemment les ustensils de l'autre.
Questions pour la Havruta
- Pourquoi la Halakha est-elle déterminée d'après Hillel ?
- Que pensez vous de ce critère? Quels autres critères auraient-ils pu être retenus ?
(ה) ולמה מזכירין דברי היחיד בין המרובין. הואיל ואין הלכה אלא כדברי המרובין. שאם יראה בית דין את דברי היחיד ויסמוך עליו...
(5) Et pourquoi consigne-t-on les paroles de l'individu parmi les nombreux (dont l'opinion diverge), quand la loi est d'après les paroles de la majorité? Car si le Tribunal entend le point de vue des paroles de l'individu, il peut s'appuyer dessus.
Questions pour la Havruta
Pourquoi préserver les opinions minoritaires ?
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